Documents  Moix, Candide | enregistrements trouvés : 1

Extrait:
"Par sagesse, j'entends, non pas la "parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir "(Descartes), mais le savoir-vivre au sens ancien du ce mot, c'est-à-dire, "l'art de bien diriger sa vie".
Il n'est pas question d'opposer le savoir à la sagesse. Les deux peuvent en effet s'influencer de manière positive. Mais le savoir, si important soit-il, ne suffit pas à lui seul. Les gens instruits ne sont pas nécessairement des sages, alors que des analphabètes peuvent l'être. La sagesse a un rapport direct avec le comportement concret, le style de vie quotidien.
Pour "bien diriger sa vie", il faut savoir qui l'on est. Et pour vivre le plus fidèlement possible ce que l'on est, il importe de mettre en pratique certaines règles, dont la plupart expriment le simple "bon sens", facile à définir, mais trop négligé aujourd'hui.
Et pourquoi vivre avec sagesse? Pour être heureux, malgré les difficultés de la vie. Par souci du réalisme. Et à cet effet, éviter autant que possible de céder aux sollicitations du monde, à ses faux-semblants, à ses illusions qui, tôt ou tard, n'engendrent que de l'amertume. La conquête de la sagesse - cette dernière n'est jamais donnée toute faite - n'a d'autre objectif que de faciliter la conquête du bonheur.
Le mot sagesse évoque d'autres termes tels que "raison", "mesure", "équilibre", "harmonie".
Il n'y a pas de sagesse véritable sans amour de soi et des autres, car nous sommes des êtres de relation. Il n'y a pas de sagesse véritable dans l'égoïsme. Il n'y a pas de sagesse sans adhésion aux valeurs fondamentales, dont chacun de nous doit donner une expression personnelle." (p. 9-10)