Verso couverture:
"La maladie a-t-elle un sens? Voilà une question qui nous concerne tous. Pourtant la médecine ne se la pose plus. Elle soigne en effet le corps sans se soucier de l'intégralité de la personne humaine. Et, privilégiant la compréhension des détails, elle oublie les liens qui unissent les patients au monde dans lequel ils vivent.
Tombons-nous malades comme par fatalité, ou bien la maladie est-elle le moyen pour notre corps de trouver, face à des situations perturbantes, un nouvel équilibre? Nos pathologies naissent-elles de causes extérieures à nous ou, au contraire, sont-elles le symptôme d'un malaise plus profond?
Thierry Janssen se confronte à ces questions avec une audace remarquable. S'appuyant sur les découvertes scientifiques les plus récentes, il retrace l'histoire de la médecine psychosomatique - véritable donneuse de sens dont il analyse les apports mais aussi les dérives. Et, comparant les théories modernes avec les croyances de peuples traditionnels comme les Aborigènes, les Douala ou les Navajo, il nous montre que, face à la souffrance, nous avons le choix d'explorer plusieurs sens. Sens biologique défini par la science, ou sens symbolique exprimé par les malades? À travers le témoignage de nombreux patients, nous découvrons, en plus, le sens collectif de nos maux. Celui-ci fait appel à notre responsabilité afin de prévenir les pathologies au lieu de les guérir.
Ainsi, tout au long de ce livre, Thierry Janssen nous invite à renouer avec des principes de bonne santé qui sont de précieux outils au service de la vie. Et sa réflexion, aussi brillante que passionnante, annonce une autre manière de penser la médecine."

Extrait:
"Conscient des lacunes du système médical dont je suis issu, j'organise depuis plusieurs années des groupes de travail intitulés "La maladie a-t-elle un sens?", tantôt avec des patients afin de les aider à apaiser leur souffrance psychologique, à relâcher leurs tensions émotionnelles et à stimuler leur potentiel de guérison, tantôt avec des professionnels de la santé - médecins, infirmières, psychologues, psychothérapeutes, praticiens de différentes médecines alternatives et complémentaires - dans le but de les sensibiliser à l'importance de soigner des personnes et non pas seulement des pathologies ou des organes malades.
Chaque fois, au cours de ces ateliers, je suis interpellé par la place que tiennent les croyances de chacun à propos de la santé, de la maladie, de la guérison, de la mort et de la vie. Très souvent, je constate que les idées véhiculées par le courant psychosomatique, la médecine symbolique et les théories du docteur Hamer empêchent les patients d'accéder à leur propre vérité. Conditionnés par leurs croyances, ces patients finissent par réinventer leur histoire personnelle pour la faire coïncider avec les relations de cause à effet prévues par les théories auxquelles ils adhèrent. Il est toujours désolant de voir un prisonnier enfermé dans un cachot dont lui seul détient la clé. Cependant, lorsqu'ils parviennent à relativer leurs croyances et à dépasser leurs conditionnements, ces patients vivent des prises de conscience surprenantes qui leur ouvrent des perspectives souvent inattendues. Dans ce contexte, il m'est arrivé d'observer des corrélations qui semblaient désigner un lien évident entre les symptômes de la maladie, l'organe malade, les émotions du patient et les pensées qui l'habitaient. Comme la plupart des médecins, psychothérapeutes ou psychanalystes confrontés à ces "évidences symboliques", j'ai alors été ébranlé dans mes propres convictions.
Assurément, la réponse à la question posée au cours de mes ateliers est plus complexe et plus subtile que ne le voudrait un esprit avide de certitudes. Elle requiert des éclairages aussi divers que ceux de l'anthropologie, de l'ethnologie, de la sociologie, le la psychologie, de la biologie, de la médecine et même de la philosophie. Si tant est que cela soit possible pour notre dispositif cognitif humblement humain. C'est à cet exercice que je vous invite dans les pages qui suivent. Son résultat se révélera certainement imparfait, mais peu importe; son imperfection sera proportionnelle à l'ampleur de notre champ d'investigation: vaste, infini peut-être. Car il s'agit de nous, êtres de chair, de perceptions, d'émotions, de pensées et de croyances, soumis au chaos de l'existence. Nous, animaux en quête de sens." (p. 28-29)

L'auteur est chirurgien, devenu psychothérapeute.

Niveau d'autorisation : 0

Date de Mise en ligne : 24-09-2009

Localisation : Québec

Langue : Français

Date de parution : 2008

No de document : 5572

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