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Cote : BF 637 S66 2005
ISBN/ISSN2-267-01772-5
Verso couverture:
"Kafka pensait que la tuberculose était le "germe de la mort", Georg Groddeck affirmait que "ce qui n'est pas fatal n'a rien à voir avec le cancer". À partir des métaphores suscitées par le cancer, Susan Sontag analyse aussi bien les sources médicales et psychiatriques que les textes littéraires, de l'antiquité aux temps modernes, de Keats, Dickens, Baudelaire, James à Mann, Joyce, Mansfield et Auden. Battant en brèche la théorie du XIXe siècle qui suppose un type de personnalité prédisposé psychologiquement à la tuberculose, elle examine, et conteste les interprétations psychologiques de notre siècle qui ne sont qu'un spiritualisme sublimé. Elle démystifie les fantasmes idéologiques qui démonisent certaines maladies et, par extension, culpabilisent les malades. En observant la rhétorique qui s'inspire de l'art militaire dès que les théoriciens de la politique (de Machiavel à Hitler, en passant par Nietzsche, Marinetti, Gramsci et Trotski) emploient l'imagerie de la maladie, Susan Sontag dénonce dans un essai aussi vif qu'argumenté cet abus de langage qui ferait de la maladie une métaphore."
Extrait:
"La maladie est la zone d'ombre de la vie, un territoire auquel il coûte cher d'appartenir. En naissant, nous acquérons une double nationalité qui relève du royaume des bien-portants comme de celui des malades. Et bien que nous préférerions tous présenter le bon passeport, le jour vient où chacun de nous est contraint, ne serait-ce qu'un court moment, de se reconnaître citoyen de l'autre contrée.
Je ne décrirai pas ici ce que cela signifie vraiment d'émigrer au royaume des malades et d'y séjourner, mais je parlerai des phantasmes d'ordre répressif ou sentimental qui s'élaborent à partir de telles circonstances; non de la géographie réelle, des stéréotypes définissant le caractère national. Mon propos n'est pas la maladie physique en soi, mais l'usage qui en est fait en tant que figure ou métaphore. Or la maladie n'est pas une métaphore, et l'attitude la plus honnête que l'on puisse avoir à son égard - la façon la plus saine aussi d'être malade - consiste à l'épurer de la métaphore, à résister à la contamination qui l'accompagne. Mais il est presque impossible de s'établir au royaume des malades en faisant abstraction de toutes les images sinistres qui en ont dessiné le paysage. C'est à l'élucidation de ces métaphores et à l'affranchissement de leurs servitudes que je consacre cette enquête." (p. 9)
Verso couverture:
"Kafka pensait que la tuberculose était le "germe de la mort", Georg Groddeck affirmait que "ce qui n'est pas fatal n'a rien à voir avec le cancer". À partir des métaphores suscitées par le cancer, Susan Sontag analyse aussi bien les sources médicales et psychiatriques que les textes littéraires, de l'antiquité aux temps modernes, de Keats, Dickens, Baudelaire, James à Mann, Joyce, Mansfield et Auden. Battant en brèche la ...
Maladie ; Cancer ; Métaphore ; Aspect sociologique ; Aspect psychologique
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