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Cote : BF 723.D3 B46 2006
ISBN/ISSN2-226-16928-8
Extrait:
"Il n'est pas dans l'ordre des choses qu'un enfant ou un adolescent soit confronté à la mort de l'un de ses parents ou frères et soeurs. Ce genre d'épreuve survient habituellement à l'âge adulte, quand on est censé être plus mûr et mieux armé pour faire face. Alors, quand la mort frappe à contretemps, privant un enfant de l'un de ses proches avant l'heure, les adultes qui restent près de lui sont forcément démunis pour l'entourer.
Ce livre s'adresse à eux, et espère les aider à mieux comprendre les réactions de l'enfant ou de l'adolescent en deuil, à trouver les mots et les gestes pour le soutenir dans sa douleur. L'annonce de la maladie grave, celle du décès, l'organisation de l'enterrement et la manière d'y associer l'enfant ou l'adolescent: autant de situations qui sont abordées dans ces pages. Avec le souci de ne surtout pas délivrer de conseils définitifs, d'éviter les "il faut que" ou "il n'y a qu'à", afin d'indiquer des pistes de réflexion, des possibilités, des questions à se poser.
Pourquoi aurait-on besoin d'un livre pour mener à bien cet accompagnement? Après tout, la mort a toujours fait partie du quotidien de l'humanité. Depuis le temps, on aurait dû finir par l'apprivoiser et l'on devrait savoir comment la gérer! Apparemment non et aujourd'hui encore moins qu'hier... À aucune autre époque, en effet, la mort ne semble avoir été aussi taboue. Notre société, éprise de jeunesse et refusant la vieillesse, semble poursuivre le dessein de cacher la mort à tout prix, particulièrement aux yeux des plus jeunes. Résultat, quand elle frappe dans l'entourage d'un enfant, ce dernier se trouve complètement désarmé, nullement préparé à cette issue. L'un des buts de cet ouvrage est aussi de replacer la mort dans son contexte naturel, celui de la vie; seul moyen pour la surmonter et en faire quelque chose d'autre qu'un traumatisme.
Un écueil guette encore ceux qui souhaitent épauler un enfant ou un adolescent frappé par un décès: les malentendus. On a trop souvent tendance à oublier que les plus jeunes possèdent une structure psychique bien différente de celle des adultes. Apprenant la mort de leur père, de leur mère, de leur frère ou de leur soeur, ils ne pleurent pas forcément, se montrent parfois très agressifs dans les jours qui suivent, accusent, se révoltent. Des réactions socialement peu correctes, en tout cas pas conformes, mais qui ne doivent en aucun cas faire penser qu'ils ne souffrent pas. Nous aurons donc à coeur d'aider les lecteurs à interpréter certains comportements étonnants, afin qu'ils n'en prennent pas ombrage et évitent de s'égarer sur la voie de jugements décalés et inappropriés.
Enfin, il est une dimension, essentielle, qu'on ne peut oublier. Ceux qui doivent soutenir l'enfant ou l'adolescent en souffrance sont eux-mêmes confrontés à l'horreur de la perte. Comment aider l'autre alors qu'on est soi-même en déroute? En s'occupant de soi, en cherchant soi-même un soutien, en ne se croyant pas plus fort qu'on ne l'est réellement. Dans les circonstances extrêmes, l'abnégation, le sacrifice de soi ne mènent à rien, sinon à sombrer et donc à abandonner l'enfant à son deuil. Perdre un parent, un proche, c'est aussi résister à se perdre soi-même: et, en cela, c'est une belle leçon de vie qui est donnée à l'enfant en deuil. " (p. 7-9)
Extrait:
"Il n'est pas dans l'ordre des choses qu'un enfant ou un adolescent soit confronté à la mort de l'un de ses parents ou frères et soeurs. Ce genre d'épreuve survient habituellement à l'âge adulte, quand on est censé être plus mûr et mieux armé pour faire face. Alors, quand la mort frappe à contretemps, privant un enfant de l'un de ses proches avant l'heure, les adultes qui restent près de lui sont forcément démunis pour l'entourer.
Ce ...
Enfant et mort ; Adolescent et mort ; Deuil ; Aspect psychosocial ; Littérature jeunesse
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