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Recueil de 14 entretiens s'étant déroulés entre décembre 1994 et septembre 1997. Des écrivains, historiens, artistes, psychanalystes y expriment leurs pensées, leurs doutes, déambulent par associations d'idées entre leurs connaissances et leur histoire personnelle. L'auteur a cherché à savoir ce que l'homme a à dire de la mort, de l'expérience de la mort au travers des témoignages de ceux qui y ont été confrontés, ceux qui la côtoient dans leur travail d'accompagnement ou qui ont vécu la complexité du travail de deuil et ont été amenés à réfléchir et a transformer leur approche de la vie.

Entrevue avec: Marie de Hennezel, André Chouraqui, Sogyal Rimpoche, Alexandro Jodorowsky, Françoise Verny, Jean-Luc Nancy, Guy Mazars, Ginette Raimbault,, Henry Bulawko, Werner Lambersy, Charlotte Herfay, Patrick Lévy, Sylvie-Anne Golberg, Archie Fire.


L'auteur de cet ouvrage s'est intéressé au vaste sujet de la mort et plus particulièrement à ce qu'en pensent certains écrivains, historiens, philosophes et psychanalystes qui ont tous publié au moins un livre et qui, de par leurs connaissances et leurs expériences personnelles, ont eu l'opportunité d'amorcer une réflexion sur le sujet. Il s'agit donc ici d'un recueil de quatorze entretiens sur la mort et, par le fait même, sur la vie. Parmi les personnes rencontrées par l'auteur nommons Sorgyal Rimpoche, fondateur des centres bouddhistes Rigpa et auteur du Livre tibétain de la vie et de la mort, André Chouraqui, traducteur des plus grands textes monothéistes, Archie Fire, homme-médecine et chef indien lakota, Marie de Hennezel, psychologue et psychanalyste, et plusieurs autres.

La diversité des connaissances et des expériences forme un éventail intéressant de points de vue différents qui en arrivent, plus souvent qu'autrement, à la même conclusion : la mort fait partie de la vie, les deux forment un tout, séparer ces deux concepts serait une grave erreur. Si le sujet de ce livre paraît macabre c'est peut-être à cause d'une conception erronée de la mort. Reconnaître la mort comme une partie essentielle de la vie, c'est aussi reconnaître le sens de la vie. Car selon André Chouraqui, " tant qu'on n'a pas conscience de la mort, on ne sait pas ce qu'est la vie " et " avoir peur de la mort, c'est avoir peur de la vie ". Selon Marie de Hennezel, " c'est notre rapport à la mort, ou plutôt à la mortalité, qui définit un peu notre façon de vivre ".

Réaliser que la mort peut arriver à n'importe quel moment permet de trier les priorités et de prendre conscience de ce qui est vraiment important. Être atteint d'une maladie mortelle comme le cancer rend certainement cette affirmation plus réelle que jamais et rappelle sans équivoque que la mort fait bien partie de la vie. Ce livre collige des opinions intéressantes basées sur des expériences et des réflexions profondes sur le sujet de la vie et de son étape cruciale, la mort. Personnellement, j'ai particulièrement apprécié les entretiens avec Sorgyal Rimpoche pour sa sagesse spirituelle, avec Ginette Raimbault et avec Marie de Hennezel, pour les enseignements qu'elles tirent de leur expérience dans l'accompagnement des mourants.
Il s'agit essentiellement d'un recueil de réflexions existentielles, qui n'est donc pas orienté vers l'action et les solutions. Une lecture nourrissante pour ceux et celles qui désirent réfléchir un peu plus longuement sur le sujet.

Par Chantal Mireault
06/01/2003