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Verso couverture:

"Dès les premiers mois de sa vie, l'enfant a fait l'expérience de la perte et, à l'âge de deux ans, il sait ce qu'est la mort. Voilà pourquoi il est essentiel d'être au plus près de la vérité quand nous en parlons avec lui: esquiver le sujet ne pourrait que l'inciter à douter de la parole des adultes ou à perdre confiance en lui.
Avec délicatesse et sensibilité, Marie-Hélène Encrevé-Lambert nous aide à réfléchir à cette question, dérangeante entre toutes. En affirmant cette conviction: ce dont l'enfant a le plus besoin, particulièrement quand il est touché par la mort d'un proche, c'est d'être écouté, entendu et rassuré sur l'amour qu'on lui porte."

Extrait:

"Avec les enfants, il s'agit moins de parler de la mort, que de les entendre nous en parler, même et surtout lorsque c'est de manière détournée. Le problème devient alors: comment recevoir leurs questionnements, comment accueillir leurs découvertes, comment accompagner leurs angoisses, bref comment nous comporter pour qu'ils puissent continuer à nous faire partager leurs interrogations?
Un simple regard, une certaine gêne suffisent à les faire taire pour longtemps; des explications rationnelles et scientifiques sur la mort auront le même effet, car ce n'est pas vraiment ce qu'ils demandent. Ils souhaitent un échange autour de tout ce qu'ils devinent et comprennent en explorant ce monde plein de mystères et d'énigmes qui excitent leur curiosité. Ils ont déjà fait, dans les premiers mois de leur vie, des expériences de séparation, au moment de leur naissance, du sevrage, des absences de leur mère, des alternances éveil/sommeil, etc. Leurs questions sur la mort se fondent sur ces premières expériences: ils savent déjà beaucoup plus que nous ne le croyons.
Nous avons tous la possibilité de trouver en nous les mots justes et vrais, et les gestes appropriés, pour être à même de recevoir leurs questions comme un véritable cadeau. C'est pourquoi vous ne trouverez pas ici de recettes pour bien parler de la mort, car elles vous priveraient de votre propre parole, qui est à inventer pour chaque situation, toujours particulière. Ce livre vous invite plutôt à une réflexion sur le thème de la mort, à partir de mon expérience de psychanalyste auprès d'enfants et d'adultes.
Tout au long de ce texte, je m'adresse aux parents. Il me paraît important de préciser que je ne pense pas seulement aux mères, mais tout autant aux pères. Un homme, une femme ressentent et exprime les choses différemment. Je crois qu'il est indispensable que le père aussi se sente responsable d'écouter son enfant et de lui répondre, ce qui ne va pas de soi car notre culture commune conduit davantage les hommes à maîtriser leurs émotions qu'à les exprimer." (p.11-12)

L'auteure est psychanalyste.